À propos

Je suis entendante, et j’ai commencé à apprendre la LSF il y a 6 ans. Mon objectif avec ce blog est de vous aider à mieux comprendre la culture Sourde et vous encourager à apprendre la LSF si ce n’est pas encore le cas. Si vous voulez vraiment bien connaître la communauté sourde, rien ne remplacera jamais le fait de rencontrer directement des sourd·e·s. Avec ce blog, j’espère simplement que je peux être un « premier pas » pour vous diriger vers ce monde.

Pour vous raconter rapidement mon histoire avec la LSF, je crois que j’ai commencé à m’intéresser à la culture sourde au collège, quand ma prof de français m’a demandé de lire Le Cri de la mouette d’Emmanuelle Laborit. Ce livre a été ma première confrontation avec le monde sourd. Ça m’a immédiatement passionnée.

Comme vous peut-être, avant de lire ce livre, je ne savais rien sur la surdité. Je pensais qu’il fallait dire « malentendant·e » et pas « sourd·e » pour être politiquement correcte. Je ne savais pas que la langue des signes n’était pas universelle. Mon sentiment au sujet des sourd·e·s, c’était : « les pauvres, ils n’entendent pas, ça doit être terrible, si seulement il y avait des solutions efficaces pour faire disparaître ce handicap ! ».

Bref : je ne savais pas qu’il existait une vraie culture sourde, que pour beaucoup, c’était une identité fièrement revendiquée, qu’il existait des Deaf Prides, que les sourd·e·s n’avaient pas forcément envie d’entendre.

Emmanuelle Laborit aurait pu avoir un implant pour entendre, mais elle a choisi l’inverse. Dans Le Cri de la mouette, elle raconte son enfance en tant que sourde avec des parents entendants, sa découverte de la langue des signes, ses frustrations face à l’incompréhension de sa différence, sa révolte, les discriminations auxquelles elle doit faire face, sa lutte pour faire reconnaître ses droits et sa fierté d’être sourde.

Quand j’ai appris son histoire, ça a complètement changé ma vision des choses.

Je n’ai pas commencé à apprendre la LSF tout de suite, parce que je ne savais pas comment… et ça me révoltait ! En faisant ma petite archéologie, je suis tombée sur un message de moi datant de 2013, que j’avais complètement oublié : « Je veux apprendre la langue des signes depuis des années. C’est incroyable que ce soit plus simple d’apprendre une langue étrangère que d’apprendre la langue de gens qui habitent dans le même pays, la même région, le même département, la même ville que moi ! C’est juste fou de ne pas pouvoir parler la même langue de gens qui sont mes voisins, mais d’être capable de me débrouiller en allemand« . Au-delà du fait que la moi de 2013 me semble bien prétentieuse de considérer qu’elle peut se débrouiller en allemand, j’ai toujours cette position, et je trouve dramatique qu’on soit si mal informé·e·s sur le monde sourd et la LSF. Mais heureusement, j’ai pu me lancer peu de temps après.

Mes premiers cours de LSF, c’était quand j’étais étudiante, le soir, dans une petite association de la région Grand Est. Je me souviens très bien du premier cours. On était tou·te·s assis·e·s en cercle devant le prof sourd, en se demandant comment on allait bien pouvoir communiquer. Naïvement, je pensais qu’il allait écrire au tableau, mais pas du tout. Dès les premières minutes, on a pu interagir visuellement. Un peu de langue des signes, un peu de mime, des gestes… À la sortie du cours, j’étais au niveau maximum de l’euphorie : j’étais ébahie qu’on ait réussi à communiquer alors qu’on parlait deux langues différentes, qu’il n’entendait pas, qu’on avait aucune expérience en langue des signes… C’était magique !

Je pense que certains de mes colocs de l’époque s’en souviennent très bien, parce qu’à partir de ce jour, c’était impossible de me faire changer de sujet. Après chaque cours, je leur apprenais les nouveaux signes que j’avais vus, je leur racontais l’étymologie des signes, ce qu’on avait appris sur la culture sourde. Quand je rencontrais de nouvelles personnes, pareil : « Tu veux que je t’apprenne à dire année en langue des signes ? Hein ? Tu veux ? » – bref, je pouvais parler du sujet en illimité, j’étais complètement inépuisable, même quand ça n’intéressait pas mon interlocuteur.

6 ans après ce premier cours, c’est toujours pareil, et même pire encore. Je. Ne. Me. Tais. Jamais. 2020, période de covid-19, je passe un peu plus de temps chez moi et je me pose une question brillante : pourquoi ne saturer que mon entourage avec ce sujet ? Pourquoi se limiter aux personnes que je connais ? Pourquoi ne pas harceler TOUT LE MONDE ? C’est comme ça que ce blog est né !

Avec ce blog, mon objectif est de vous aider à mieux connaître ce monde, vous donner envie d’apprendre quelques signes, de vous intéresser à l’art sourd, de comprendre un peu mieux l’Histoire du monde sourd Bref, j’espère profiter de l’ouverture d’esprit dont vous avez fait preuve pour venir sur ce blog pour vous faire découvrir un peu la très riche culture sourde, loin des a priori qu’on peut avoir en tant qu’entendant·e.

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